Hiro Tanaka; fiche terminée

Si vous êtes amateurs de belles histoires, comme celle que l'on trouve dans les films, ou encore dans les contes pour enfants, passez votre chemin. L'histoire du jeune Hiro n'a rien de jolie, d'héroïque, ou autres adjectifs qualifiant tout ce qui est bon. Non. Hiro a éliminé ce genre de mots de sa vie il y a bien longtemps. A vrai dire, il n'a pu gouté au bonheur que dans ses foutus produits qu'il s'injectait dans les veines. La jeunesse nippone n'est pas seulement faite de beaux uniformes, de purikura, de bonbons ou de karaoke. Suicide, drogue, prostitution. L'histoire du jeune homme est plus lié a cette face sordide qu'à la précédente. Si vous ne vous êtes pas déjà enfui en courant, voici sa sombre histoire.

Les volets entrouverts laissaient paraître quelques rayons de soleil dans la chambre du petit garçon. Une chaise est placée derrière la porte afin de bloquer la poignet. Le regard inquiet du gamin ne semblait pas être vain. On devinait a l'étage inférieur une dispute; les voix s'élevaient, de plus en plus puissantes. Bientôt, des cris, des larmes, puis le claquement violent d'une porte. Sans tarder, le môme, âgé d'à peine sept ans, parti se cacher sous la fine couette qui couvrait son futon. Des larmes coulaient tristement sur ses joues, pour mourir aux creux de ses lèvres. Il avait peur, ce gosse. Il était terrorisé. Il serrait tout contre lui une peluche usagée; en piteux état, même. Le jeune nippon avait le teint blafard, les yeux cernés et rougis par les larmes. Il ne dormait plus; la peur l'empêchait de faire le moindre geste, le moindre bruit. Il avait bien trop peur que son père monte et le batte comme la nuit précédente.

Hiro, puisque tel était son prénom, n'était pas un enfant désiré. Fils d'un père alcoolique et d'une mère absente. Il était coincé dans cette chambre détruite par l'âge jour et nuit. Il trouvait réconfort auprès de « Ringo-san », son ours en peluche, et des divers livres qui eut appartenu à ses grands parents, et peut être même aux générations précédentes. Ces bouquins puaient le vieux, les pages étaient jaunis par l'usure, quand elles ne manquaient pas. Pourtant, le jeune garçon y trouvait le réconfort et tout le reste. Il aimait passer du temps a lire, s'instruire, apprendre. L'école, il n'y allait presque jamais. Non, Hiro avait bien trop honte de s'exposer face a ses camarades avec des vêtements bons a faire des chiffons et des bleus sur le corps. Tout cela n'était pas fait pour lui. Mais n'allait pas penser que ce gosse est un idiot. Au contraire. Toutes ses journées passaient enfermé, Hiro les occupées a lire. Son niveau d'intelligence était bien plus supérieur que la moyenne.

Lui n'avait pas le temps, ni le droit de jouer avec des petites voitures en bois ou en fer. Lorsqu'il avait l'autorisation de sortir de sa chambre, c'était pour mangé de la nourriture qu'un cabot refuserait, ou pour avoir droit au peu d'hygiène qui lui était autorisé. Son père dirigeait sa vie; je vous entends déjà soupirer. « Pour un enfant de sept ans, c'est normal qu'un père ait un minimum d'autorité, patati, patata. ». Mais là, ce n'était pas la même chose. Son père était fou a lié. Un alcoolique, un drogué. Sans emploi, il passait ses journées dans un canapé bon pour la benne, alors que sa mère enchaînait les petits boulots. Vous l'auriez compris; la vie d'Hiro était tout, sauf une vie de petit garçon.

Le temps passait, Hiro grandissait. Il avait déjà douze ans; douze douloureuse années passaient dans ce trou a rats. Trou a rats ? Même un rat ne voudrait pas d'une demeure comme celle ci. Oui, c'était a ce point. La maison ressemblait a une maison fantôme, celle que l'on voit dans les films d'épouvantes japonaise. Ces maisons qui tombent en ruines, les planchers qui craquent, les portes qui grincent, l'odeur de mort qui vous saisis les tripes. Oui. C'était tout ça, en même temps. Madame Tanaka avait déserté les lieux, il y avait deux ans de cela. Déjà. Le temps passait. Hiro grandissait. Il passait vite pour certain, lentement pour d'autre. Le jeune garçon comprit rapidement qu'à l'extérieur, il y avait deux catégories de gens; ceux qui ont de la chance, et ceux qui n'en ont pas. Il savait qu'il ne faisait pas parti de la première catégorie. Non, ce serait trop beau pour un garçon de sa situation.

Après avoir réfléchit durant des années, il suivit le chemin de sa mère. Lui aussi parti de cette maison, priant pour son idiot de père ne le retrouve pas. Jamais même. Adieu papa, adieu les livres, adieu la tristesse, adieu la solitude. La belle vie quoi. C'était un gamin, l'époque. Il n'avait que douze ans, et rêvait d'aventure, comme dans les livres. Mais la vie n'était pas aussi facile. Hiro, douze ans, pas une tune, pas de toit, dans les rues de Kyoto.

C'était dur, la vie. L'adolescent le savait. Il avait vécu le pire, et attendait sagement le meilleur. Le bonheur, où était – il ? Hiro l'attendait. Jour, comme nuit. Pendant des jours, des heures, minutes et secondes. Il vivait selon la générosité des gens. Il gagnait un peu d'argent en faisait la manche. Une bouille comme la sienne faisait craquer les vieilles dames. Avec quelques mille yens en poche, il allait s'acheter un ou deux sacs de riz, et un peu d'eau. Il grandissait, lui, gamin de la rue, avec quelques yens en poche et un merdique sac de riz dans le ventre par mois.

Quinze ans. L'âge bête, comme disait son père. Autant dire qu'il avait été con, Hiro. C'est a cet âge qu'il comprit que le bonheur, ca s'injectait dans les veines. Les sacs de riz avaient troqués leur place contre des seringues et des produits interdits dans le pays. Tout ceci dura pendant plusieurs années. Jusqu'à l'overdose. Bang. Comme une pierre dans le coin de son minois détruit par la fatigue et les piqûres. Il fût sauvé par une vieille femme, qui l'amena dans un hôpital, et lui paya tout ce dont il avait besoin. Cette femme là, c'était Michiyo. Pas très grande, pas très ronde, des cheveux longs grisonnants, attachés en chignon. C'est grâce à cette femme là qu'Hiro sorti de ce cercle vicieux. Grâce à elle, il prit du poids, il était nourrit a sa faim, il allait à l'école. Elle en était sure; Hiro irait loin dans la vie. Il ferait de grandes études, il serait avocat, ou professeur des écoles.

Dix-neuf ans. Il était tant de quitter la maison. Michiyo avait quitté la Terre depuis un an maintenant. C'était dur, une affreuse déchirure pour Hiro. Il avait décidé de garder la tête haute malgré tout, de ne pas replonger, réaliser le rêve de Michiyo. Réussir sa vie. Oh, il y arriverait. Il s'y était engagé. Direction l'Amérique, Californie.

La famille ? Hiro n'a jamais connu le sens de ce mot. Mais si vous y tenez...

Takuya Tanaka : Son père. Un ivrogne, bon à rien. Lorsqu'il ne passait pas ses journées allongé sur le canapé a boire, il battait sa mère et son fils, ou les humiliait de façon considérable. Il est actuellement un prison pour outrage a agent.

Aïko Tanaka : Sa mère. Une femme courageuse, mais surement pas suffisamment pour protéger son fils d'un alcoolique. Elle enchaînait petits boulots sur petits boulots afin de pouvoir nourrir son fils. Elle a quitté le domicile familiale lorsqu'Hiro avait douze ans. Actuellement, elle s'est remariée, et vit la vie dont elle a toujours rêvé, son fils en moins.

Michiyo Otaba : Cette vieille femme a recueilli Hiro alors qu'il avait fait une overdose de drogue. Elle l'a toujours soutenu, et a prit grand soin de lui. Elle décédera deux ans plus tard, de vieillesse, laissant a Hiro toute sa forturne.